Lazaret de la Grande Chaloupe : Là où tout a commencé ! Imprimer
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L’instant fut solennel mais surtout émouvant. L’inauguration du lazaret de la Grande Chaloupe s’est déroulée en présence de toutes les personnes qui ont œuvré pour rendre à ce lieu ses lettres de noblesse. Après plusieurs mois d’une restauration exemplaire, le site est rendu au public. C’est tout un pan de l’histoire de La Réunion qui est inscrit dans ses murs.
Durée de la vidéo : 8'31 - le 28 novembre 2008

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La restauration du lazaret N°1 débute en 2004 sous l’impulsion du Conseil Général propriétaire des lieux. Une série de chantiers d’insertion qui implique les habitants de la Grand Chaloupe. Le lazaret fait l’objet d’une première phase de restauration, deux bâtiments à étage servant autrefois de dortoirs, le quartier d’isolement et le cimetière dans lequel on trouve des tombes datant de 1900. La maîtrise de l’ouvrage est confiée à l’association CHAM (Chantiers Histoire et Architecture Médiévales. Il est ainsi offert à de jeunes bénéficiaires du R.M.I., pour la plupart issus de la Grande Chaloupe, d’être associés à la restauration de ce patrimoine.

 

 

L’inauguration du lazaret s’inscrit dans l’année européenne du dialogue interculturel. Un colloque international « Dialogues des cultures dans les pays de l’océan indien occidental du XVIIè au XXè siècles » a permis d’éclairer cette thématique autour de spécialistes et scientifiques venus des pays de l’océan indien. Une exposition de Michèle Marimoutou-Oberlé, historienne et de Jean Barbier, conservateur au Musée de Villèle permet de revenir sur l’itinéraire des engagés. L’exposition « Quarantaine et Engagisme » dans l’ancien pavillon d’isolement nous fait pénétrer dans l’intimité du lieu.

 

 

Quarantaine et engagisme 

Un lazaret est un lieu d’enfermement pour éviter la diffusion de maladies contagieuses mais c’est aussi un lieu de soin. Le premier sens du mot venu de l’italien « lazaretti » est celui de ladrerie c'est-à-dire d’un hospice pour les lépreux. Les lazarets de quarantaine apparaissent avec la Peste noire qui décime la population européenne au XVIè siècle. A La Réunion, il y a eu deux lazarets de quarantaine liés au développement de l’engagisme au XIXè siècle, celui de la Ravine à Jacques qui a aussi servi de léproserie et celui de la Grande Chaloupe qui est uniquement un lazaret de quarantaine.

 

 

L’introduction à partir de 1828 de travailleurs engagés venus de régions où les maladies comme la variole, la peste ou le choléra conduit la colonie à renforcer les mesures de contrôle sanitaire et à développer les lazarets existants jusqu’à mettre en chantier à partir de 1860 un nouveau lazaret à la Grande Chaloupe la même année qu’est signée la convention entre la France et la Grande Bretagne autorisant le recrutement d’Indiens dans l’arrière-pays britannique et ce, sans limitation de nombre à partir de 1861. Paradoxalement, la suspension de l’immigration indienne en 1882 n’entraîne pas la fermeture de ce lazaret qui est au contraire réaménagé pour mieux accueillir les passagers internés et qui fonctionne réellement jusqu’au premier tiers du XXè siècle avant d’être désaffecté.

 

Les chantiers de restauration à venir   

En lien avec ses partenaires, le Conseil Général poursuivra les travaux entrepris sur le site du Lazaret N° 1. D’ici quelques mois, le Lazaret N°2, composé d’un ancien dortoir à étage et d’un bâteau-lavoir, fera également l’objet d’un chantier de restauration.