Nassimah DINDAR, Présidente du Conseil Général a donc présenté ce lundi 21 février 2011 dans l’hémicycle du Palais de la Source en présence de Martin Hirsch, le projet «Académie des Dalons », en faveur de jeunes Réunionnais victimes du chômage et de l’exclusion.
En effet, pour la Présidente du Conseil Général, « le projet Dalons est né du constat d’un malaise de plus en plus fort dans la jeunesse réunionnaise et d’un désarroi tout aussi galopant des parents qui se sentent de plus en plus désarmés ».
« L’Académie des Dalons » va offrir à des jeunes en manque de repères un accompagnement social et éducatif afin qu’ils puissent se réapproprier leur identité, retrouver l’estime de soi et l’envie d’apprendre. Il s’agit de leur redonner les bases civiques et professionnelles et leur ouvrir des perspectives d’insertion.
Martin Hirsch, Président de l’Agence du service civique, accueilli par Nassimah Dindar au Conseil GénéralPar ailleurs, la Présidente du Conseil Général a insisté sur le fait que » les Dalons n’est pas une mesure supplémentaire mais un projet original grâce auquel les élus espèrent pouvoir former des citoyens et des bons pères de famille de demain ».
Le Conseil Général entend également établir un partenariat avec l’ASC pour la mise en œuvre dès cette année de contrats de service civique à La Réunion sur diverses actions.
L’ASC, présidée par Martin Hirsch, ancien Haut Commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté et ancien Haut Commissaire à la Jeunesse, a présenté ce dispositif et exposé le retour d’expérience de collectivités ayant expérimenté ce support au plan national.
Signature par Martin Hirsch du document de Président d’honneur de l’Académie des Dalons
L’ACADEMIE DES DALONS
Dossier de presse (21 février 2011) (446.45 KB)
Les mutations profondes et rapides qui ont transformé la Réunion depuis la Départementalisation l’ont propulsée dans la société moderne avec à la fois une jeunesse de la réussite et de l’excellence mais aussi des jeunes exclus.
La rapidité avec laquelle ces changements sont intervenus n’a pas favorisé la transmission des valeurs et des solidarités, notamment familiales, qui caractérisaient et fondaient la société réunionnaise traditionnelle.
Dans un contexte de chômage de masse, ce déficit a brouillé les repères d’une partie de la jeunesse réunionnaise. Ce qui se traduit par des comportements addictifs et violents et représente une menace pour la cohésion sociale.
Parce que la jeunesse est un atout, le projet de l’Académie des Dalons porté par le Conseil Général vise à lutter contre ce phénomène en offrant à ces jeunes l’opportunité de se réapproprier leur identité, d’exprimer leurs potentialités et de retrouver l’estime de soi indispensable à la construction d’un projet de vie.
Chaque jeune qui le souhaitera sera accompagné dans un parcours qui lui permettra de se remobiliser pour :
– faire l’apprentissage de la vie en communauté, de la responsabilité et de la citoyenneté,
– découvrir ses potentialités et retrouver l’envie d’apprendre et de progresser,
– définir un projet de vie et s’orienter vers des actions de formation ou d’insertion qui en faciliteront la concrétisation.
Pour représenter une réponse adaptée à la réalité de la situation sociale, cet accompagnement devra pouvoir être proposé à environ 300 jeunes par an, en année pleine.
L’accompagnement proposé
Les jeunes âgés de 18 à 25 ans seront pris en charge dans le cadre du volontariat et sélectionnés en fonction de leur situation sociale et de leur motivation.
Martin Hirsch, Président de l’Agence du Service Civique, rencontre, dans l’Hémicycle, Didier Bazin (« Maroni »), parrain de l’Académie des Dalons
Ils suivront un parcours de douze mois répartis en 3 phases :
– 3 mois d’internat permettant de resocialiser le jeune et de diagnostiquer ses difficultés, organisés dans un cadre strict proche du cadre militaire autour de travaux d’intérêt général liés à la vie en communauté, d’activités culturelles et sportives et d’actions de remise à niveau en français et en mathématiques,
– 6 mois en externat tournés vers la découverte des talents et des potentialités dans le cadre de chantiers d’insertion environnementaux ou patrimoniaux, d’actions humanitaires, d’activités en faveur des personnes fragiles, d’activités culturelles et sportives…
– 3 mois de soutien à l’orientation afin de préparer la sortie de l’ « académie » et la prise en charge du jeune par les dispositifs de droit commun de la formation et de l’insertion professionnelle, en fonction du projet de chaque jeune.
Tout au long de cette année, ils seront suivis par des intervenants professionnels mais aussi par un parrain de promotion, choisi pour l’exemplarité de son parcours, et par des tuteurs bénévoles, issus de la société civile, qui faciliteront les démarches du jeunes.
Des moyens et partenariats
Ce projet s’appuie sur les moyens du Conseil Général qui assume les charges liées au fonctionnement du dispositif, à l’hébergement, à l’encadrement et à l’accompagnement social et éducatif des jeunes.
Cependant, il sera également nécessaire de mobiliser le partenariat le plus large :
– celui des nombreux acteurs de terrain dont les activités diverses, en grande partie déjà soutenues par la collectivité, seront des supports de la re-mobilisation sociale des jeunes,
– celui des opérateurs de la formation et de l’insertion professionnelle vers lesquels les jeunes seront orientés à l’issue de leur parcours dans le dispositif,
– celui de l’Etat pour la mise en œuvre des dispositifs qui pourront servir de support à la mise en activité des jeunes durant leur parcours : contrat de service civique, contrat unique d’insertion, contrat d’insertion dans la vie sociale…
Académie des Dalons : projet expérimental (février 2011) (236.79 KB)
Pour mener à bien son projet innovant et inédit, le Conseil Général a créé 3 internats de prévention gérés par l’Association Auteuil Océan Indien. Le site de Saint-André est déjà opérationnel, les sites de Saint-Denis et Saint-Leu ouvriront respectivement en 2011 et 2013.
Ces internats de prévention poursuivront les objectifs suivants :
– Accompagner chaque jeune dans le développement de ses potentialités d’apprentissage et d’expériences favorisant son insertion sociale et professionnelle.
– Offrir un cadre de vie stable, des conditions optimales d’encadrement et de soutien éducatif, artistique, culturel et sportif sur la base d’un parcours personnalisé et sécuriser le jeune.
– Eviter que le jeune rentre dans un processus d’exclusion ou de rupture totale. D’où l’importance d’étudier l’opportunité de la continuité du lien avec son collège d’origine.
– Restaurer le lien parent/enfant et permettre aux parents de prendre leur place dans l’éducation de leur enfant.
– Améliorer la situation scolaire du jeune (par la valorisation des acquis et le soutien parental) et le permettre ainsi de réintégrer au terme d’une année son établissement scolaire d’origine.
Martin Hirsch et Nassimah Dindar, pour la signature d’un contrat de partenariat entre l’Agence du service civique et le Conseil Général
L’internat de prévention s’adresse à des jeunes âgés de 11 à 16 ans, en situation de rupture scolaire, ou en voie de déscolarisation, qui connaissent des difficultés, des carences dans leur vie familiale et dans leur environnement social. Ces difficultés « mettent à mal » la réussite scolaire, l’apprentissage de la vie en société et leur épanouissement.
Les principes fondateurs du projet éducatif et pédagogique sont basés sur :
– la valorisation du jeune,
– la vie en collectivité : gage de socialisation,
– la coéducation avec les parents : accompagnement du jeune et de la famille dans une perspective d’amélioration des relations : travail partant d’un respect de l’autorité parentale, d’un respect sur les places de chacun, et de la médiation familiale,
– la mise en place d’un projet scolaire,
L’internat de prévention doit permettre d’agir dans un cadre préventif. La famille a un rôle essentiel dans ce projet. Elle est informée, consultée et associée, pendant toute la durée de l’accueil de leur enfant. L’adhésion du jeune et la collaboration avec la famille sont essentiels dans l’aboutissement de ce dispositif.
Le repérage des collégiens est réalisé par le Conseil Général sous le pilotage de la Direction de la Famille et de l’Enfance, en lien avec services sociaux déconcentrés et les chefs d’établissement scolaire.
Le projet de l’internat sera structuré autour d’un thème annuel « respecter l’environnement, respecter son environnement » avec une inscription du jeune dans son élaboration et son portage. En fonction des compétences de l’équipe éducative, de l’inspiration des jeunes, ce thème se déclinera en plusieurs activités.
L’équipe éducative s’appuiera sur les associations de proximité qui proposent des activités sportives et culturelles. Le point d’orgue de cette organisation sera la rencontre avec les parents, invités à la présentation annuelle des activités.
Le Conseil Général finance à 100 % ces internats pour un montant total de 1 350 000 euros.
Point presse en présence de Martin Hirsch et Nassimah DindarA l’instar de la Métropole, l’état des lieux des addictions chez les jeunes à La Réunion est particulièrement préoccupant : de nombreux adolescents entre 13 et 15 ans s’adonnent déjà à la consommation d’alcool, et/ou de cannabis et de récentes études locales font apparaître un contexte de poly-consommation dans les pratiques des usagers de drogues licites ou illicites chez les jeunes.
Afin de compléter les dispositifs existants et amplifier les actions déjà menées, le Conseil Général agira principalement sur le plan de la prévention – la prise en charge des soins relevant de la compétence de l’Etat, avec la mise en place d’un dispositif d’accueil, d’écoute, de réconfort, d’orientation, de proximité destiné :
• Aux parents inquiets, désarmés, ne sachant que faire pour leurs enfants,
• Aux adolescents confrontés au mélange drogues-alcools- médicaments détournés de leur usage.
Afin de répondre aux interrogations des agents de l’Education Nationale pour des faits d’alcoolisation excessive ou de consommation de drogues illicites par des collégiens, les services médico-sociaux du Conseil Général s’appuieront sur ses 4 Points Info Santé basés dans les arrondissements, formalisant ainsi la nécessité d’un réseau d’accompagnement et d’une coordination des professionnels (Education Nationale et Conseil Général) dans la prise en charge de ces collégiens ainsi que d’un accompagnement médico-social prolongé en lien avec les structures de soins ambulatoires.
LE DISPOSITIF DU SERVICE CIVIQUE
Le Conseil Général entend établir un partenariat avec l’Agence du Service Civique pour la mise en œuvre dès cette année de contrats de service civique à La Réunion sur diverses actions.
Une convention est signée avec l’A.S.C, en présence de Martin Hirsch, Président, ancien Haut Commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté et ancien Haut Commissaire à la Jeunesse.
Le Service Civique permet à tous les jeunes âgés d’au moins 16 ans de s’engager volontairement sur une période en continu de 6 à 24 mois pour une mission au service de la collectivité et de l’intérêt général.
La durée hebdomadaire est au minimum de 24 heures.
Ce dispositif peut être mis en œuvre auprès d’organismes à but non lucratif ou de personnes morales de droit public. 9 domaines ont été reconnus prioritaires : la solidarité, la santé, l’éducation, la culture et les loisirs, le sport, l’environnement, la mémoire et la citoyenneté, le développement international et l’intervention d’urgence.
Le service civique n’est pas un emploi. Néanmoins cette expérience peut être pour le jeune une plus value dans son parcours professionnel.
Le Département concentrera, en cohérence avec ses priorités et ses moyens, ses propositions de mission sur les axes suivants : la prévention, l’accueil du public notamment empêché, l’accompagnement des personnes isolées ainsi que la coopération internationale.
Le Département s’engage à faire du service civique un véritable outil de mixité sociale. Diplômés et non Diplômés devront avoir accès à ces missions.
Le budget total annuel est estimé à 252 000 € pour le Conseil Général.
Dossier de presse : Visite de Martin Hirsch (21 février 2011) (446.45 KB)