1841 : pose de la première pierre
1843 : inauguration de la chapelle
1845 : installation de l’autel en marbre
Vers 1885 : pose d’un décor d’arcatures néo-gothique dans la rotonde
1932 : destruction complète de la chapelle
1933 : reconstruction de la chapelle
La Chapelle Pointue inaugure le goût pour le néo-gothique dans l’architecture religieuse réunionnaise. Sa construction est financée par Ombline Gonneau (1755-1846), veuve de d’Henri Panon-Desbassayns, en vue de l’évangélisation de ses nombreux esclaves. Le chantier se déroule de novembre 1841 à 1843.
Bâti sur une petite colline visible de plusieurs points aux alentours, l’édifice est remarquablement mis en scène. Un porche précède la rotonde, surmontée d’une lanterne coiffée d’une toiture librement inspirée des pagodes chinoises. L’influence du Moyen-Âge est discrète, présente dans l’arc en ogive de la porte d’entrée, surmontée d’une rose, ogive reprise pour les fenêtres de la lanterne.
Peu de renseignements existent sur le décor intérieur originel. En 1859, les murs de la rotonde sont recouverts d’un badigeon gris. Les huit piliers centraux et la charpente ne sont pas peints. Seul élément remarquable, un autel en marbre blanc de Carrare réalisé à Nantes en 1845 par le sculpteur Bousquet, à décor de pinacles, de « Feuilles de choux », d’arcatures et de sculptures en ronde-bosse ou en bas-relief qui rappelle la sculpture gothique de la fin du XVème siècle.
Au début des années 1880, un décor intérieur constitué d’arcatures en bois et de peintures murales néo-gothiques, enrichit les murs intérieurs de la rotonde. Ce travail est l’œuvre d’un jésuite accueilli par les Villèle entre 1883 et 1885.
Entièrement détruite par un cyclone en février 1932, la chapelle est reconstruite à l’identique l’année suivante, avec quelques modifications (création de quatre portes en ogives dans les murs de la rotonde et d’une sacristie à l’arrière de l’autel). Le décor d’arcatures n’est pas restitué. Elle reste en l’état durant 70 ans.
En 2003, après d’importants travaux de rénovation, le monument retrouve son aspect de la fin du XIXème siècle avec son riche décor intérieur. Sa place dans l’histoire de l’esclavage à La Réunion et son intérêt architectural et esthétique, sont à l’origine de son classement parmi les monuments historiques en 1970.
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