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L’histoire du Lazaret Imprimer Envoyer

Une histoire liée à l’économie de la plantation


 L’arrivée de l’engagisme à La Réunion


Au 19e siècle, l’économie de La Réunion repose essentiellement sur la culture des épices, du café, mais surtout de la canne à sucre. Ces cultures nécessitent une main d’œuvre importante recrutée par les planteurs réunionnais dans le cadre de l’esclavage puis dans celui de l’engagisme.
Après des essais au cours de la première moitié du 19e siècle, l’engagisme s’impose après l’abolition de l’esclavage en 1848. L’engagé à la différence de l’esclave signe un contrat d’engagement (contrat de travail) qui le lie pour une durée de 5 ans en général à un engagiste, perçoit un salaire, garde sa liberté de culte et bénéficie de la possibilité de rentrer dans son pays d’origine à la fin de son contrat.
Mais bien souvent, la réalité est toute autre. En effet, les recruteurs travaillant pour les engagistes rachètent sur les anciens marchés d’esclaves des centaines d’individus à qui ils octroient la liberté. Cependant, celle-ci a un prix : l’obligation de signer un contrat d’engagement. Déjà en 1859, des voix s’élèvent en Angleterre contre ces recrutements, proches de la traite négrière, et les conditions de travail des engagés dans les plantations, peu différentes de celles des anciens esclaves.
Entre 1860 et 1936, La Réunion accueille plusieurs dizaines de milliers d’individus venus de pays divers, en majorité de l’Inde, mais aussi de Madagascar, des Comores, du Mozambique, de Chine et d’Europe. Mais au milieu du 20e siècle, force est de constater que le système de l’engagisme s’essouffle. Il est peu à peu remplacé à partir des années 1900-1910 par une immigration libre, spontanée, qui conduit à La Réunion des individus dont certains restent dans l’île : c’est le cas entre autres des Chinois venus de Canton ou des Indo-musulmans qui ne s’orientent pas vers les champs mais résident en ville où ils forment des communautés spécialisées dans le commerce.

 

photo des engagés

 

La quarantaine, un moyen de lutter contre les épidémies


Au 19e siècle, face à l’essor de la culture de la canne à sucre, la Colonie décide de faire appel à une main d’œuvre engagée, originaire entre autres d’Inde, de Chine, d’Afrique, de Madagascar et des Comores. Mais dans ces pays, sévissaient à l’époque de nombreuses maladies pestilentielles telles que la peste, le choléra, la variole, ou encore le paludisme.
Pour éviter que ces maladies ne se propagent dans l’île, les autorités coloniales décident de faire subir la quarantaine à tous les voyageurs et les marchandises transportés par un navire suspect.
La quarantaine consiste donc à l’isolement pendant une période déterminée d’un groupe de personnes (et/ou de marchandises). La quarantaine s’effectue dans des lieux d’isolement qu’on appelle lazarets.
A La Réunion, plusieurs lazarets ont été construits mais, devant l’afflux de la main-d’œuvre engagée dans l’île, la Colonie érige en 1860 un grand lieu de quarantaine : le Lazaret de La Grande Chaloupe. Cet endroit est choisi à cause de sa situation encaissée et isolée, facile à surveiller et à contrôler.
De 1860 à 1865, à La Grande Chaloupe, un débarcadère, des dortoirs, des longères (magasins) et différentes annexes sont élevés non loin du littoral de part et d’autre de la ravine. Ils sont connus depuis cette période sous les noms de lazaret n° 1 (commune de La Possession) et lazaret n°2 (commune de Saint-Denis). Tout au long du 19e siècle, des milliers d’individus, Indiens, Chinois, Malgaches, Rodriguais, Africains de l’Est, et d’autres encore, sont passés par La Grande Chaloupe , leur premier lieu de contact avec l’île. A ce titre, ce site mérite d’être retenu comme un site emblématique dans l’histoire du peuplement de La Réunion.

 

plan général

 

Le Lazaret aujourd’hui


Au milieu du 20e siècle, grâce aux progrès de la médecine et à la création du passeport sanitaire, la quarantaine est un système de moins en moins appliqué. Le Lazaret de La Grande Chaloupe vit ses dernières heures comme lieu de quarantaine en 1936, avec le passage d’engagés rodriguais.

Devenue propriété du Conseil général suite à la départementalisation en 1946, l’ensemble des bâtiments qui composent le Lazaret a été abîmé par le temps et quelquefois par les hommes. C’est à la fin des années 1980 que le Lazaret a commencé à susciter l’intérêt du monde de la recherche et du monde associatif. Cet intérêt a abouti en 1998 à l’inscription aux titres des monuments historiques de la totalité des vestiges du lazaret n°1 sur le territoire de La Possession et du lazaret n°2 sur celui de Saint-Denis.
Depuis 2004, le Conseil général a lancé en partenariat avec plusieurs collectivités une grande campagne de restauration sur le lazaret n°1 sous forme de chantiers d’insertion encadrés par l’association Chantier Histoire et Architecture Médiévales (CHAM).
La campagne suit toujours son cours aujourd’hui.

 

 

entrée du Lazaret

 

 

 

 

 

 

Les Lazarets de la Grande Chaloupe
 
 
 
 
 
 
 
  Département de La Réunion - Président Cyrille MELCHIOR.

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