Au Bonheur des Enfants et Fête de la liberté : le son du maloya dans le Jardin de l’Etat - 2017

20 déc. 2017

« Tous les ans pou 20 dessamb, nous sa craze maloya gâté… » chante Thierry Gauliris du groupe Baster. Et du maloya crazé il y en a eu hier soir dans le Jardin de l’Etat dans le cadre de la manifestation « Au Bonheur des Enfants ». Cette année encore le Département a commémoré comme il se doit la fête de la liberté. L’occasion pour le nouveau Président du Conseil Départemental, Cyrille Melchior, de faire sa 1ère sortie officielle dans le cadre d’une manifestation de la collectivité.

 

« Ce 20 décembre est l’occasion d’exprimer notre attachement à cette terre qu’est La Réunion. C’est aussi l’occasion de réaffirmer notre identité de Réunionnais car cette date, le 20 décembre, elle nous appartient… Si nous commémorons chaque année le 20 décembre, c’est parce que  nous savons d’où nous venons, nous savons les sacrifices de nos ancêtres, nous savons que notre vivre ensemble aujourd’hui est la résultante d’une histoire faite d’apports successifs de différents horizons, d’Afrique, d’Europe, d’Inde, de Chine, des îles environnantes », précise Cyrille Melchior lors de son discours devant plusieurs milliers de Réunionnais présents dans le Jardin pour cette commémoration. Juste avant, le moment de fête avait été surtout pour tous les enfants qui la tête dans les étoiles avaient assisté au spectacle magnifique des lumières de Noël où se mêlent multimédia et pyrotechnie. Au Bonheur des Enfants et sa féérie qui donnent du rêve aux petits mais aussi aux plus grands qui eux-aussi retombent en enfance devant la magie des feux d’artifice.

Eveiller l’imaginaire mais aussi se souvenir de notre histoire

Cyrille Melchior a pu découvrir le formidable travail de toutes les équipes de la collectivité notamment celui de l’atelier Départemental de bois de goyavier. Des cabanes mais aussi de la décoration pour donner toute sa dimension au thème choisi cette année, celui des contes et des maisons de contes. Des intérieurs qui remontent le temps avec des ornements dignes des plus belles histoires celles de Blanche Neige, du Petit Chaperon Rouge, d’Hansel et Gretel…

C’est dans ce décor que les tambours des docks ont résonné aux rythmes du maloya pour nous rappeler notre histoire. Mélanz Nasyon et Simangavole ont fait perdurer la tradition du chant de nos ancêtres pour donner encore plus d’âme à la fêt kaf, à la fête de tous les Réunionnais comme l’a rappelé le Président du Département : « A La Réunion plus qu’ailleurs, nous savons nous retrouver lors de ces moments qui nous rassemblent, qui nous unissent autour de notre destin commun. Et c’est bien là ce qui fait la force du 20 décembre, cette capacité à rassembler les femmes et les hommes qui, à l’unisson, chantent et dansent le maloya pour fêter la liberté ! Que nous soyons caf, zarab, yab, zoreil, malbar ou encore chinois, nout tout lé réunionnais, alor allon kraz un ti maloya ensemb, allon célébrer la fet kaf ensemb ! »

 

Musée de Villèle :

De la danse, de la musique et un parcours historique

Mme Desbassyns n’aurait sûrement pas imaginé qu’un jour, sur le lieu même où se pratiquait l’esclavage, on puisse commémorer la mémoire de ces mêmes esclaves. C’est la volonté du Département, redonner un sens historique à ce site qui a vu tant de souffrances et surtout commémorer le sacrifice de tout un peuple et fêter sa liberté. Le 20 dessamb prend ici toute sa dimension.

Le musée historique de Villèle est devenu un lieu incontournable pour des milliers de visiteurs qui s’y pressent chaque année. Ce site créé par le Département de La Réunion en 1974 sur l’ancienne habitation de Panon-Desbassayns évoque la prospérité d’une famille créole qui a marqué l’histoire de La Réunion aux 18ème et 19ème siècles. Une histoire intimement liée à l’histoire de l’esclavage. Plus de 150 visiteurs ont participé aux différentes manifestations proposées par le Département et le musée en cette journée de commémoration du 20 dessamb. Ainsi, un spectacle de danse « lo Kor kanne en corps » de la compagnie Luc Maubon avec les danseurs et musiciens de l’école de Moringue Batay Coq de Villèle a ouvert ses festivités. Les visiteurs ont pu découvrir une exposition « la vie quotidienne des esclaves » dans une paillote traditionnelle mis en place par l’association Kan Villèle. Un parcours patrimonial pour finir a clôturé cette journée du souvenir avec in racontèr zhistoirs qui a ramené  les visiteurs au 19ème siècle lorsque résonnaient  les coups de chabouk.

Cyrille MELCHIOR fait des percussions
Cyrille MELCHIOR fait des percussions
un public très nombreux devant le podium
un public très nombreux devant le podium
Discours de Cyrille MELCHIOR
Discours de Cyrille MELCHIOR
une succession de groupe de musique
une succession de groupe de musique
troupe de percussion
troupe de percussion