Conférence de Karin Speedy le 26 juillet 2022

21 juil. 2022

Le mardi 26 juillet à 14h00 dans l’auditorium des Archives départementales de La Réunion

Histoires des Créoles réunionnais dans le Pacifique : périples et défis

Au 19e siècle, un nombre considérable de Réunionnais ont
immigré en Nouvelle-Calédonie. Certains sont ensuite
partis s’installer ailleurs en Océanie. Dans le cadre de mes
recherches précédentes, j’ai constaté que les Réunionnais
formaient un élément important de la population coloniale
libre et fondatrice de la Nouvelle-Calédonie et qu’ils
avaient des origines ethniques et sociales diverses. Mes
recherches actuelles portent sur la collecte des histoires
orales, des histoires de famille, des souvenirs et des biens
culturels (photos, recettes, chansons, documents etc.)
des descendants des immigrés réunionnais en Nouvelle-
Calédonie, dans le Pacifique et au-delà. Ces recherches
serviront à enrichir les recherches archivistiques et
généalogiques et nous aideront à mieux comprendre
comment les Réunionnais ont construit leurs identités lors de leur installation dans le Pacifique et à quel point ils ont préservé et/ou transformé leurs traditions, leurs technologies, leurs langues et leurs cultures créoles en Océanie. Lors de cette conférence, je me focaliserai sur les trajectoires de quelques familles et individus réunionnais dispersés dans le Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Fidji, Australie, Nouvelle-Zélande). Quels étaient leurs espoirs et leurs aspirations dans ces nouvelles colonies ? Ont-ils transféré des traces de la culture et des connaissances créoles aux pays d’accueil ? Comment est-ce qu’ils s’identifiaient et comment est-ce qu’ils étaient perçus ? Et quel était le rôle du « non-dit » (ou des silences) et du racisme dans leur établissement dans le Pacifique ?


Note biographique

Karin Speedy est une chercheuse néo-zélandaise, professeur honoraire à l’Université d’Adélaïde (Australie). Historienne, linguiste et spécialiste de la littérature francophone, elle oriente une grande partie de ses travaux sur la région Pacifique, où elle étudie les langues de contact, notamment
le tayo, ainsi que les liens historiques, culturels et
linguistiques entre le Pacifique et l’océan Indien.
En 2007, elle publie Colons, Créoles et Coolies :
L’immigration réunionnaise en Nouvelle-Calédonie
(XIXe siècle) et le tayo de Saint-Louis, aux Éditions
L’Harmattan. Son livre sur le blackbirding, Georges
Baudoux’s Jean M’Baraï the trepang fisherman, est
paru en 2016 chez UTS ePress. Son ouvrage le plus
récent, Foundations, est basé sur ses propres histoires de famille. Karin fait des recherches d’archives et de terrain à La Réunion pour son projet actuel « Le tissage des liens entre les mondes coloniaux dans le Pacifique : Histoires orales des Réunionnais en Océanie au 19e siècle » fondé par le Marsden Fund
en Nouvelle-Zélande.