Cyrille Melchior préconise "Une stabilité institutionnelle et une meilleure organisation de l’État outre-mer" - 2024

23 févr. 2024

LA DÉLEGATION SENATORIALE AUX OUTRE-MER AU DÉPARTEMENT

Le Président du Département Cyrille Melchior a reçu le 22 février au Palais de la Source, la délégation sénatoriale aux outre-mer composée de sa présidente, Micheline Jacques, sénatrice de Saint Barthélémy ainsi que de l’ancien ministre Victorin Lurel, sénateur de la Guadeloupe ; de Philippe Bas, sénateur de La Manche ; de Georges Patient, sénateur de la Guyane ; d'Évelyne Corbière Naminzo et Viviane Malet, sénatrices de La Réunion.

"Nous sommes venus, tout d’abord, pour comprendre comment adapter le rôle de l’État aux caractéristiques et aux contraintes des territoires et comment améliorer la coopération et l'intégration régionales des outre-mer, a indiqué Micheline Jacques. Sachant que chaque territoire ultramarin a ses spécificités, il nous faut agir avec la plus grande attention, pour être au plus proche de la réalité de chacun. La finalité, c’est d’apporter à la population un meilleur confort et faciliter sa vie quotidienne". 

Après avoir retracé les 76 ans de progrès liés à la décentralisation, ainsi que les spécificités et les besoins de notre territoire réunionnais, Cyrille Melchior a milité pour une meilleure adaptation des modes d’action de l’État outre-mer : "Cette ambition est possible avec une meilleure organisation des services de l'État dans les Outre-mer et une décentralisation des décisions administratives sans nécessaires modifications institutionnelles. Ici à La Réunion, nous savons faire preuve d'intelligence institutionnelle". Cyrille Melchior a cité à titre d’illustration la recentralisation réussie du RSA ou encore la répartition des compétences entre collectivités avec le pilotage de l'agriculture par le Conseil départemental. Il en est de même pour la gestion décentralisée en cours des crédits budgétaires du logement (LBU), qui favoriserait "une meilleure répartition des fonds afin de prioriser la lutte contre l’habitat insalubre et précaire". 

"C’est notre modèle opérationnel qui doit être amélioré" a ajouté le Président qui n’a pas manqué de dénoncer l'exclusion des élus locaux des politiques de construction de logements, ainsi que les processus de décisions lourds et complexes liés à la tutelle exercée par les différents ministères sur les administrations d’État au niveau local au détriment du préfet.

"De même, notre territoire reste insuffisamment intégré à la chaine d’élaboration des normes. La Réunion est en déconnection avec le territoire national et européen, en terme climatique mais également en termes de coûts des matières premières, de transport et d’approvisionnement. Les spécificités de nos territoires pourraient être prises en compte dans leur élaboration des lois de la République et dans leur mise en œuvre. Ainsi, l’intelligence institutionnelle doit nous amener à davantage de cohérence dans nos idées, de constance dans nos actions, de coordination territoriale, et de contractualisation sur les impacts attendus. C’est ainsi que nous pourrons bâtir notre trajectoire réunionnaise et aussi retrouver la confiance de nos concitoyens".

La coopération régionale était aussi au programme de la rencontre. Cyrille Melchior a proposé des pistes de réflexion et d’action pour surmonter les retards structurels auxquels La Réunion est actuellement confrontée : "Nous devons construire ensemble une vision partagée de notre coopération régionale dans les domaines aussi variés que la culture, la jeunesse, l'agriculture et la sécurité. Pour une meilleure efficacité, les autorités réunionnaises doivent être systématiquement associées en amont aux discussions préalables aux accords de coopération bilatéraux entre la France et les pays de la zoneIl importe aussi d’associer les collectivités et les entreprises réunionnaises aux missions officielles ministérielles dans les pays voisins.  Les services de l'État doivent être facilitateurs dans cette mise en œuvre".