Transcription textuelle des vidéos : 75 ans de Départementalisation 1946-2021, portraits des témoins

19 mars 2021

Axel Royé,

Conseiller Technique Régional de Football :

Nous sommes au stade de la redoute et je vais raconter une partie de l'histoire du sport à La Réunion. En 1940 à 1946, c'était un hippodrome, la piste aller jusqu'au monument des anglais, c'était l'après guerre mais enfin ça venait surtout de l'île Maurice parce que c'est les anglais qui ont amené l’escrime à La Réunion, la boxe et compagnies, déjà des relations entre les îles, oui tout à fait, ces relations ont été concrétisés par la Ligue Réunionnaise de football à travers le tournoi triangulaire qui réunissait donc Maurice, Madagascar et La Réunion. L'osmose entre les structures d'état puisque jeunesse et sports ont été mis en place en 1947 et le monde sportif grâce à des associations telles que l’ORES tel que le CROSS qui ont été mis en place dont il y a eu une forme de passage de pouvoir entre l'état et les associations sportives, il ne faut pas oublier les écoles, il y a des relations avec les écoles élémentaires grâce à l’USEP grâce à l'UFOLEP et grâce aussi à l’ASSU qui était à l'époque L’OSSU et qui est devenu l'UNSS, j'étais enseignant d'éducation physique et enseignant tout court puisque j'étais dans des écoles élémentaires aussi c'est ce que j'appellerais le sas. Le passage des méthodes, le passage des structures, le passage de la prise de conscience aussi parce que le sport n'a pas toujours été reconnu comme une activité éducative et surtout une activité concourant à la santé des individus, faire du sport c’était perdre son temps et maintenant on reconnaît la valeur du sport et avec la crise sanitaire à l'heure actuelle, on se rend compte que le sport est indispensable et plus que nécessaire. On était sous les tamarins, les tamariniers pardon, pour le repas du midi et puis on regardait les courses de chevaux, ou les courses de cyclisme où les matches de football, les grands matchs de football, ici a eu lieu des deux célèbres victoires en particulier celle du CS Saint-Denis en coupe de france contre Libourne. La Départementalisation a surtout rapproché La Réunion de la mère patrie, ne pas oublier non plus les liaisons aériennes et maritimes à l'époque aller en métropole c'était pas facile, beaucoup d'athlètes réunionnais auraient pu peut-être faire une carrière en métropole. Je me rappelle d'une expression d'un élu très connu à La Réunion, lorsque je suis rentré dans son bureau après la victoire en coupe nationale des cadets m'a dit : La Réunion qui gagne, c'est hyper important, gagner ce n'est pas simplement en sport, c’est en économie, dans l'éducation et La Réunion qui gagne il a tout résumé dans cette expression.

 

Raymond Nando,

professeur à la retraite :

Voilà je suis dans la cour principale du collège bourbon où je fais mes études et je vais vous raconter l'histoire de l'éducation après la Départementalisation. Anciennement, c'était l'école normale où je fais toutes mes études, à cette époque-là l'éducation était basé sur une certaine discipline, par exemple, tous les matins les élèves étaient rangés dans ce sens et on attendait que les professeurs sortent de la salle pour venir prendre les élèves et durant ces années d'écoles normales, on nous apprenait la pédagogie, comment enseigner et c'est comme ça que j'ai débuté pour la première fois à Trois-Bassins et ce qui m'a plu quand j'étais à trois bassins c’était la simplicité des enfants, leur gentillesse, voyez-vous et puis la convivialité entre les collègues, on était pas nombreux on n'était que cinq ou six, le professeur s’était quelqu'un qu'on respectait, on voit un gendarme arrivé, tout de suite on se tient correctement, on voit un professeur arrivé, bonjour monsieur, c'est le respect, je trouve que anciennement on faisait mieux travailler, l'intelligence maintenant tout est trop informatisé, l'homme n'intervient plus maintenant, c'est la machine qui fait tout et ça je regrette, je regrette qu'on ne réfléchit plus, qu’on ne donne plus son opinion, c'est la machine qui décide, l'homme est là pour dire ok, on appuie sur un bouton, le résultat sort, la belle écriture de plein et le délié, on n'en trouve plus, maintenant ce sont des touches qu'on appuie sur une machine et la lettre apparaît sur l'écran mais apprendre à écrire correctement, on ne récompense plus le travail fait par l'élève, avant l'élève travaillé parce qu'il savait qu'au bout il y avait une récompense, c’était ce fameux prix d'excellence, prix d'honneur, voyez-vous, alors on  travaillait pour les avoir, ils ont la chance de pouvoir travailler dans les conditions idéales mais ce que je conseille aux élèves ,aux enfants maintenant c’est d'avoir un but, un but dans leur vie et pour atteindre ce but il faut qu'ils cherchent les moyens pour les atteindre.

 

Régis Moreau,

Directeur de Royal Bourbon Industries :

On est sur le site historique de la conserverie royal bourbon, société que la famille Moreau a rachetée en 85 à la famille De Villeneuve. Venez je vais vous raconter cette histoire, c'est l'histoire de Royale Bourbon. Donc un site qui est aujourd'hui en friche mais qui a fonctionné à peu près jusqu'aux années 85, c'est un bâtiment chargé d'histoire, puisque à l'origine c'était une préparation de vanille et c'est ensuite devenu une conserverie. Je vois  toute l'histoire de La Réunion et l'histoire industrielle de La Réunion depuis la Départementalisation, on est sur le site historique de la conserverie de Villeneuve dont a été créée en 1949, à l'origine donc pour transformer, conserver les produits agricoles de l'exploitation, puisque on fabriquait aussi bien des achards de palmistes et des pâtes de piment que des conserves de bichiques en boîte, on souvient surtout des bichiques et des paniers de bichiques que ont récupéré sur le bord les berges de la rivière des roches, aujourd'hui on à plus de bichiques, au démarrage de la Départementalisation et pratiquement jusqu'à  1981 date de la mise en place du RMI, nous étions quand même dans une situation où beaucoup de réunionnais, ne mangez pas à leur faim et les inégalités très forte donc il y avait une population quand même qui était un peu démunis et surtout dans une situation de précarité très forte. Nous on a démarré avec ce qu'on appelle la vente à la chine c'est à dire, la camionnette qu'on chargé le matin et on faisait la tournée des boutiques chinois et on vendait, on encaissait tout de suite et nous sommes passés d'une société où il y avait une précarité et très peu d'offres à une société pléthorique avec une offre gigantesque, il a fallu que des entreprises réunionnaises trouvent leur place dans ce monde qui était réservé à l'importation pendant de nombreuses années. On rachète la société en 84, trois cent mille euros de chiffre d'affaires et 4 personnes et aujourd'hui on est plus de 20 millions d'euros de chiffre d'affaires et on est à 140 personnes, 350 mille boîtes à peu près vendus par mois, ça fait vraiment partie de la culture créole, les conserves de haricots et nous on a su accompagner la ménagère réunionnaise sur une facilitation de la cuisine avec des conserves de haricots. On est passé d'une société, on était replié sur nous-mêmes avec un blocus pendant la guerre, on est ensuite arrivé à une société, on a été en lien direct avec la métropole, Départementalisation et ouverture mais essentiellement vers la France et aujourd'hui on est en train de vivre une troisième révolution, c'est l'ouverture vers  l'international.

 

Jean-Marie Dupuis,

Président du Conseil de Surveillance de Bourbon Voyages :

C'est ici que tout a commencé et je vais vous raconter une partie de l'histoire du tourisme à La Réunion. En 1946 à la Départementalisation, j'ai 18 ans, Départementalisation je ne savais pas ce que ça voulait dire très honnêtement, on nous a expliqué qui avait ceci, qui avait cela, qui allait changer notamment dans la perception des impôts et des charges sociales, il y a dit a bien vrai, pas toute la réunion qui était pour, mais très vite on n'a vu l'autre côté qui arrivé la lame de fond avec ses aides etc et puis tout est rentré très vite. c'est le premier fanion d’Air Mauritius ensuite c'est la France et ensuite  Madagascar, c'est le développement  purement et simplement, je me suis dit que ça n'est que dans le tourisme qu’on trouvera quelques choses, avec mon beau-frère on a beaucoup parlé de ça et puis j'étais très ami de tous les grands patrons des touristes à Maurice Mingar et compagnie, et eux je voyais qu’ils 'étaient  dans le  sucre leur argent était dans le sucre mais il commençait déjà à mettre de côté, dans le tourisme, nous on a fait qu'une part, ou nous savions comment dirais-je gérer notre développement, nous on a fait le récif et ensuite après on a fait les créoles, les brisants et ensuite le villa du lagon que Guy Dupont nous a beaucoup aidé  là dedans, c'est chez nouvelles frontières avec son apport de clientèle, on ne peut pas faire ça seul, ce n'est pas possible, nous n'aurions pas pu arriver à un tel développement si nous avions une autre statut que celui de département, regardez autour de vous, nous n’avons n'ont pas fini le développement dans La Réunion d'aujourd'hui qui va renaître du COVID bientôt,  nous allons connaître un boom et là il faudra avoir les outils,  on semble être parti dans la bonne direction, le Département a toujours était là, et le département a toujours aidé ceux qui ont voulu, le récif a bénéficié des premières , les premières aides départementales c'était peu, c'était pas grand chose mais c'était le Département qui l’a donné la région n'existait pas ou si peu, voyez mon bureau il est vide de tout,  je ne sais pas taper sur un clavier mais j'étais habitué à gérer d'une autre manière, les jeunes ils font tikitik takatak tout le temps, ils savent comment faire et ils savent où aller piocher les idées piocher les renseignements ce que je ne savais pas faire, à partir de là tout est possible, eux-mêmes vont être source de développement, c'est clair. Madame Frécaut est ma fille, c'est la directrice générale de tout l'ensemble Bourbon voyage et c'est elle qui, maintenant siège partout là où on doit siéger. Je suis content de ce que j'ai fait je sais que ça a apporté beaucoup de bien à beaucoup à beaucoup de gens autour de moi beaucoup beaucoup beaucoup des centaines mais s’était pas fait comme ça s'était pas fait dans ce but c'est arrivé avec, voilà .

 

Guy Dupont,

ancien DGS de Collectivités Territoriales :

Nous sommes à commune Prima et je vais vous raconter une histoire. Nous sommes dans les années 60 et il y avait à cet endroit là, le plus vilain bidonville de la région. Les décharges, les ordures ménagères étaient déchargés ici et les gens qui vivaient ici s'approvisionnait dans les ordures ménagères en triant les ordures ménagères pour pouvoir vivre, il y avait 800 personnes à cet endroit là, la départementalisation avait déjà 20 ans, on en était très très loin du niveau de développement qui était espéré par les promoteurs de la décentralisation, c'est à dire l'objectif étant de faire des départements d'outre-mer des départements comme les autres et ce qui a renforcé le caractère difficile de cette départementalisation, c'est la migration rural, les familles qui étaient dans les zones rurales qui avait un peu de mal à vivre de leur travail se sont agglutinés autour des villes et ont constitué une ceinture de bidonvilles autour des villes, pas seulement à Saint-Denis mais dans l'ensemble de l'île pour prendre le cas de Saint-Denis,  il y avait le centre ancien qui était bien quadrillé avec des maisons normales etc et tout autour du centre ancien du bas de la rivière jusqu'au chaudron une ceinture de bidonville qui représentait plus que la moitié de la population. Il y avait extrême urgence d'une part sur le plan sanitaire, d'autre part sur le plan social pour que ces gens aient un minimum de revenus, d'autre part sur le plan de l'éducation puisque y' avait pas d'école pour tout le monde et enfin sur le plan du logement puisque les conditions de logement était détestable. On s'est mis à construire beaucoup beaucoup grâce au fidom en particulier mais grâce a plein d’'opérateur qui sont lancées à ce moment, comme la sidr ou les  HLM et donc on a construit et comme ici des immeubles en R + 3, R + 4 pour loger plus grand nombre de personnes possible les sortir des bidonvilles pour pouvoir réaménager derrière et faire sur les anciens bidonvilles des opérations de réhabilitation, ce qu'il fallait y aller massivement et c'est ce qui s'est fait pendant les années 60 et 70. Objectif dans ce quartier là c'était de faire un mail central sur lequel on trouve des équipements, beaucoup d'espaces verts et beaucoup d'équipements sportifs et autour de mettre des logements de façon relativement dense pour que la population puisse avoir accès et aux espaces verts et aux équipements sportifs à proximité immédiate. La génération des jeunes actuels ne se rend pas très bien compte de ce qu'était La Réunion il y a 30 40 50 ans et c'est un peu dommage parce que lorsqu'on veut décider de là où on veut aller il faut savoir d'où l'on vient, c'est une évolution fabuleuses qui s'est fait en 40 ou 50 ans qu'on aurait pu faire sans doute meilleur mais qui est quand même assez représentative, d'une volonté massive de changer de société pendant cette période là.

 

Jean-Pierre Avril,

exploitant agricole :

Bienvenue sur notre exploitation à Montvert-les-Bas, allez je vais vous raconter l'histoire de l'agriculture comme je l’ai compris et vécu. Le souvenir que j'en ai, ces agriculteurs s'étaient des mecs qui faisait pitié pas beaucoup de formations pas beaucoup de revenus, habitant souvent dans des maisons plutôt isolés mal équipés, moi j'ai connu l'électricité quand j'ai passé mon bac à 18 ans, l’eau courante est arrivée aussi un peu avant mais quand même tardivement souvent c'était le propriétaire qui disait à peu près ce qu'il fallait faire et comment il fallait faire, n'oublions pas que pas longtemps avant on était en colonie on était vraiment, allé un peu de pauvre boug quoi. Moi j'ai connu un moment donné où il y avait plus de quinze mille producteurs de géranium à La Réunion.  il n’en reste moins de 20 aujourd'hui. C'est difficile d'imaginer, à 10 ans ou à 20 ans, par contre on sait vers quoi on va, on va vers plus de qualité on va vers plus de diversité et on va aussi essayer de faire en sorte que c'est sur toute l'année qu'on puisse offrir une gamme de produits de bonne qualité aux consommateurs. nous avions des responsables et en particulier des élus qui voyaient l'état de cette population et de cette production agricole et en gros on s’inscrivait dans le progrès et donc l'idée c'était de laisser aussi aux agriculteurs accéder aux progrès donc il fallait les former, il fallait réfléchir sur comment leur donner de la terre dans de meilleures conditions comment financer ce qu'il fallait faire pour produire et puis encouragé à se regrouper pour mettre ensemble leurs connaissances leurs envies et leurs moyens et ça s'appelle des coopératives et ça s'est vu notamment dans les productions animales, c'est une vraie success story , que je pense que les réunionnais ont vécu les agriculteurs donc en particulier mais tous les réunionnais en ont profités. Toute cette partie là donc est en conversion pour l'agriculture biologique, ça fait deux ans que c'est vide qu'on n'a rentré avec une mini pelle on a enlevé toutes les roches, on rentré du fumier du broyage etc et c'est notre troisième cycle d'engrais verts, on peut tout faire la réunion et on le fait, c'est ça qui est génial, il y a 50ans, on était tellement dans la difficulté qu'on a fait un pas, que ce pas on en est fière, moi j'en suis fière, si aujourd'hui ça vous suffit pas et bien allons-y, prenez qui vous voulez pour vous accompagner mais dites ce que vous souhaitez changer, dit comment vous voulez modifier les choses et vous verrez que si vous vous y mettez par contre il faut il faut se lever tôt, il faut avoir du courage mais vous pouvez y arriver.

 

Aristide Payet,

Président de l’Union Départementales des Associations Familiales (UDAF) :

Bienvenue à l'UDAF, je vais vous raconter un peu l'histoire de la politique sociale à La Réunion à partir de la Départementalisation. Mon enfance à saint joseph, c'était une enfance dans une famille de petits agriculteurs donc il fallait tout faire, il fallait aider les parents, les corvées et tout ça et puis le problème c'était le déplacement pour aller à l'école, donc on allait à l'école à pied après quand on va au collège Vincendo Saint-Joseph, on allait en car courants d'air, la plupart des familles vivaient en autarcie, c'est-à-dire vivait avec les produits de la maison. Notre vie c’était essentiellement le dimanche, parce que toute la semaine c'était soit l'école soit les corvées, l'école pour nos parents ce n'était pas la priorité, la priorité c'était de les aider dans les champs. Ce premier panneau qui va de 1975 à 1985, nous avons des points de repères pour, sur l'évolution de la Départementalisation à La Réunion, donc vous avez dans les lois qui progressivement seront applicables à La Réunion. Vous avez par exemple la création de la CAF, la Caisse d’Allocation Familiale en 1972, vous avez la mise en place des études surveillées, vous avez le développement des vacances soit en familles, soit en colonie de vacances etc c'est le début de la prise en compte des situations familiales. Le développement des assauts familiales s'est fait à l'intérieur, à l'intérieur donc de la religion catholique. Mais maintenant notre institution est une institution laïque et dans la gestion nous nous entendons très bien et nous faisons en sorte que toutes les décisions soient prises à l'unanimité. La Réunion est en retard par rapport à ces Départements métropolitains. On voit bien que dans les familles, il y a des difficultés par rapport à la santé, il y a la mortalité infantile qui est importante et on peut expliquer pourquoi, il y a les maladies infantiles et puis bon, il faudra lancer la vaccination par exemple, donc au début de la Départementalisation, on va lancer tout ça et après la population augmente, le nombre d'enfants augmente donc il faut créer des écoles donc on va multiplier les écoles c'est tout ça c'est le rattrapage qui vous mettre en place, les familles sont même dépassés par tout ça. Grâce à la Départementalisation, grâce à la modernité nous avons atteint un niveau social économique acceptable mais qu'il faudra tout mettre en œuvre pour que ce niveau soit encore amélioré surtout pour toute une frange de la population qui vit encore dans des situations souvent très difficiles.  

 

Adam Ravate,

Directeur Général du Groupe Ravate :

Où veut mi raconte a ou mon z’histoire ben m'a raconte l'histoire de ravate après la Départementalisation. A l’époque c'était un terrain vierge, on était loin de la ville, il n'y avait que des herbes, il y avait le chemin de fer qui passait là. J'ai un souvenir en de cette période celui de la venue du président, Général De Gaulle sur le territoire de La Réunion en 1959,  j'ai alors dix ans c'est un gros événement, c'est exceptionnel, je réalise l'importance de l'existence de notre territoire, sa visite va renforcer la reconnaissance de notre île comme département. Alors le père fondateur savait qu'il était d'abord marchand de charbon, dans un shop au bout de la rue Maréchal LECLERC. C'est après effectivement la Départementalisation, il a compris ce que c'est effectivement la construction, contrairement à ses autres frères il s'est dirigé vers l'habitat, à partir de là il a fait des campagnes effectivement dans les forêts pour couper les bois pour apporter le nécessaire pour qu'on puisse construire, ça c'était un progrès extraordinaire parce qu'il était tout seul, il avait sa vision de pouvoir donner à chaque habitant des maisons dans des conditions meilleures, sortant de la case en paille, sortant des cases qui sont fragiles, qui sont balayés à chaque fois qu'il y a un cyclone et avec les nouveaux matériaux qu’il a apporté, on a pu donner effectivement construire, construire les habitations pour la maison. aujourd'hui nous avons 1200 collaborateurs qui nous entourent, nous sommes non seulement solide à La Réunion mais nous sommes également ailleurs si on peut dire dans la région et c'est grâce à la Départementalisation si on peut dire qu'on a pu évoluer parce que toutes les outils ont été mis en place pour que La Réunion sort de son fénoir. Ca c'est les anciens produits de quincaillerie, voyez les serrures, les tuyaux, des rabots toutes sortes de rabots. Aujourd'hui non seulement existe Ravate mais existe que nous avons  apporté nous les franchises, comme LEROY MERLIN, comme les WELDOM comme les GIFI. Ce sont des créations locales parce que la demande était là, la demande était présente il fallait effectivement répondre aux besoins des réunionnais donc nous sommes au même niveau que l'europe que la métropole, dans le commerce en tous les cas, je pense que ces jeunes là aujourd'hui il faut qu'ils soient ambitieux d'une manière générale, ils ont la capacité d'aller plus loin, ils ont cette force que nous n'avons pas aujourd'hui et ils peuvent dans tous les cas apporter leurs expériences, leurs savoirs, ce qu'ils ont connu, ils sont multi culturelle, ils ont une ouverture d'esprit extraordinaire et je pense que ce sont des atouts pour le Département, le destin de La Réunion, c'est dans la main des jeunes aujourd'hui, à une époque on a construit La Réunion, à eux de parachever La Réunion.

 

Wilfrid Bertile,

Professeur des Universités et ex secrétaire Général de la COI :

La migration vers la métropole était une conséquence de la départementalisation, puisque la départementalisation s'est traduite par une amélioration des conditions sanitaires de la population donc la population a augmenté considérablement et il y avait des problèmes de débouchés de formations et il y avait aussi beaucoup de misère puisque les lois sociales n'étaient pas encore mises en oeuvre donc beaucoup de gens étaient amenés à partir en france métropolitaine pour trouver une formation et un emploi ça  était  le cas du bumidom, c'était une question qui était tellement importante et je me souviens bien quand j'étais beaucoup plus jeune c'était tellement important que j'en ai fait l'objet de ma de ma maîtrise quand j'étais étudiant à aix en provence en géographie après ma licence et depuis durant toute ma vie professionnelle, je me suis toujours occupé de cette migration en faisant un livre avec monsieur Alain Lorraine sur les réunionnais en métropole, il y a un peu plus de vingt ans intitulé 175 000 réunionnais en métropole une communauté invisible, en étant membre de la commission nationale d'études chez les enfants de la creuse créé par le gouvernement il y a quatre ans donc tout ça pour dire que tout au long de ma vie j'ai traité de ce type de sujet. Ce sont des sujets d'ailleurs que j'ai vu évoluer puisque autrefois c'était le bumidom les gens partaient avec peu de formations pas beaucoup de garanties trouver un avenir en france métropolitaine mais maintenant la migration s'est beaucoup diversifiée et c'est le département qui en a qui a pris en charge la mobilité pour un emploi par le biais du CNARM, comité national d'action et d'accueil des réunionnais en métropole et l'état continue à accompagner la migration par le biais de LADOM et notamment pour des gens qui veulent chasser une formation et puis la région depuis 2004 également organisé une formation des réunionnais vers le québec et en 20 ans les réunionnais sont passés de quelques centaines au québec et maintenant il y à plus de 2000 créoles des neiges au québec donc le la migration fait partie du vécu des réunionnais et tout le monde ici dans aussi bien dans la salle que dans la ville réunionnaise a toujours un parent, un ami, une connaissance installés en france métropolitaine. Vous avez aussi ici en france métropolitaine mais c'est des photos d'époque donc des années 1960 des jeunes réunionnais qui étaient installés en métropole par le biais du bumidom qui parfois été assez nombreux par chambre et puis ces réunionnais s'étaient aussi organisés pour défendre leurs  intérêts et s'étaient les jeunes qui partaient  se faire un avenir là bas, c'est pour ça d'ailleurs qu'on avait au départ crée le CNARM avec Michel DEBRE, c'était pour que les réunionnais puissent se retrouver dans des foyers bon ces foyers avaient aussi une mission c'est de ne pas les laisser aller dans la nature sans aucun port d'attache mais les réunionnais finissaient toujours par se retrouver soit sur le travail parce qu'ils étaient concentrées  dans les hôpitaux, dans les postes et les télécommunications dont nous avions organisé les assises des réunionnais en france métropolitaine et de ces assises de ces travaux de ces échanges est sorti un ouvrage que l'on a intitulé 175 000 réunionnais en france métropolitaine une communauté invisible parce que les réunionnais en france métropolitaine sont tellement divers au niveau des ethnies au niveau de la couleur de la peau, qu'on les prenait pour tout autre chose que des réunionnais ceux qui étaient blancs étaient pris pour des zoreilles et ce qui était un peu bronzé comme moi été pris pour des libanais ou des maghrébins ceux qui étaient noirs et puis par des africains donc c'est pour ça qu'on dit que c'était une communauté invisible mais c'était une communauté qui existaient bel et bien puisque on se retrouvait donc très souvent. 

 

Raymond Lauret,

ancien Président du Comité Régional des Offices Municipaux des Sports (CROMS) :

Moi, Général de Gaulle, j'entreprends ici en Angleterre, cette tâche nationale. Souvenons-nous en 1939 Adolf Hitler et les nazis de l'Allemagne décide de déclarer la guerre à la France, ils envahissent France, un an après le 18 juin 1940,  le général de gaulle lance un appel au peuple de france à tout le peuple de france a résisté, à ne pas céder à la panique et puis la france s’organise.Le 28 novembre 1942 l'appel du général de gaulle qui a été entendue à La Réunion fait qu'ici sur cette place où nous sommes,  le léopard arrive au large des côtes de la réunion pour inviter les jeunes réunionnais qui veulent aller se battre à côté des forces françaises libres du général de gaulle de monter à bord et de rejoindre londres et ici même là où cette place cette statue a été érigée et bien il y avait des de nombreux jeunes dont certains n'avaient pas 18 ans qui était des volontaires, pour aller combattre. C'était le 28 novembre 1942 et le 8 mai 1945 la France a vaincu l'Allemagne, l'Allemagne est défaite l'Allemagne est battu, la France du Général de Gaulle a gagné nous sommes le 8 mai 1945, au mois d'octobre 1945 le gouvernement français décide de lancer des élections, pour élire des députés qui constitueront l'assemblée constituante de la france, les deux députés qui sont élus, Léon de LEPERVANCHE et Raymond VERGES  rejoindront à paris leurs homologues Aimé CESAIRE et les autres député de la martinique de la guadeloupe et de la guyane, ils obtiennent que le 19 mars 1946 soit votée la loi qui fait de notre pays un département français, si le général de gaulle n'avait pas lancé son appel, aujourd'hui peut-être soyons nous toujours une colonie, plus tard l'europe viendra et nous serons à La Réunion, la région ultrapériphérique de l'europe la région française, de l'europe ultra-périphérique dans l'océan indien, aujourd'hui nous avons à poursuivre le travail qui a été fait par les autres, et bien je me félicite que des jeunes dans ce pays sentent leurs responsabilités et je voudrais citer cette jeune fille qui a 14 ans seulement et qui déclarait dans la presse cette semaine j'ai conscience aujourd'hui que nous vivons une période très difficile et en tant que jeune réunionnaise, je ne sais pas très bien à quoi ressemblera notre avenir mais je me dis qu'il faut qu'on garde espoir, il y aura des jours meilleurs et bien grâce au Général de Gaulle, à son engagement nous sommes aujourd'hui avec nos jeunes dans une période où nous allons nous battre pour améliorer les choses, c'est de cela que nous allons discuter dans quelques instants.  

 

Roger Ramchetty,

Président du Conseil de la Culture, de l’Education et de l’Environnement

Le théâtre de plein air de saint-gilles est implanté dans un lieu où j'ai beaucoup de souvenirs, d'abord de mon enfance, avant sa construction même, puisque ce coin que je fréquentais quand je venais dans les environs pour disons passé du temps a un terrain de jeu, plus qu'une aide vraiment à ma grand mère et à ma tante dans leur jardin qui est un potager en fait. Et puis on n'allait pas au spectacle, dans les années 70 il a commencé à avoir quelques projections de films en plein air autour du village artisanal de maintenant, il y avait une pente là mais sinon la musique elle-même tout ce qu'on va entendre principalement au théâtre de saint-gilles n'était connue pour nous que dans les occasions rarement des baptêmes, mais plus souvent des mariages, animé par l'orchestre Ti Caf mais là c'est Ti Caf coutail, c'est l’orchestre en cuivre  l'équivalent de l’orchestre en cuivre qui nous faisait découvrir un peu le spectacle, on n'allait pas spectacle et nous on découvre ça on passe de cela comme ça, comme salle de spectacle , salle verte, salle de mariage, à ce théâtre magnifique c'est vraiment un bon en avant extraordinaire donc sa marque l'imaginaire que j'avais d’enfant. C'est le début de la Départementalisation, mon analyse c'est plus pour aujourd'hui que par rapport au passé c'est à dire moi je découvre une structure merveilleuse pour moi mais toujours est il que quand on relie la Départementalisation et le pourquoi de la Départementalisation puisque Aimé CÉSAIRE dit lui même, il emploie le mot  d'assimilation on voulait être assimilée comme les autres départements les autres morceaux, on voulait avoir notre part du gâteau, ce sont les mots propres d’Aimé CÉSAIRE et cette perte d'assimilation va se comprendre de la manière suivante c'est que DEBRÉ quand il arrive à la fin des années 50, des années 60, lui, il veut assimiler La Réunion comme un Département, à tous points de vue et ce sera l'idée qu'on pourra construire comme en France, les grands bâtiments nécessaires pour traiter de la santé des enfants, les écoles aussi on va passer la période de massification qui aura lieu réellement dix ans après la Départementalisation, c'est à dire la fin des années 50, là on construit beaucoup d'écoles, de ce côté là et on va donner une culture forcément métropolitaine, au peuple réunionnais qui est un peuple français donc il faut trouver quelque chose qui là où on pourra montrer l'élite, si on peut dire de la culture française les grands groupes etc et donc c'est voulu dans cet état d'esprit là, le début de la Départementalisation, la revendication pour quelque chose de plus local va démarrer dans les années 80.  

 

Sonia Ribes-Beaudemoulin,

ancienne Conservatrice du Muséum d’Histoire Naturelle de La Réunion :

Quand j'étais petite, lorsque nous venions à Saint-Denis, mes parents m'emmenaient toujours au jardin de l'état mais là, lorsque je regarde la ville de Saint-Denis, je vois un des milieux, les plus modifié par l'homme mais si je me tourne vers les hauts, on a encore des milieux intacte et sans doute qui arrivait jusqu'au niveau de l'océan et je pense à ces navigateurs qui lorsqu'ils ont découvert l'île, ont découvert un éden avec une végétation luxuriante, de très nombreuses oiseaux qui vivaient dans les forêts des poissons à foison dans les rivières et l'homme s'installe et pour cela il est obligé de défricher, défricher pour ces habitations, défricher pour mettre en place des cultures pour nourrir les habitants et c'est ainsi que petit à petit, tout le pourtour de l'île sur le littoral a été modifié et même jusque dans les cirques, aujourd'hui il reste à peu près 30% de cette végétation encore à peu près intact et ses 30% ont été inscrits au patrimoine mondial de l'humanité. Il appartient donc aux réunionnais de transmettre aux générations futures cette végétation, ce bien qui est unique parce que il contient des espèces qui n'existe nulle part ailleurs, qu'à l'île de La Réunion, si on me demande aujourd'hui qu'est-ce qui est le plus important pour demain c'est de trouver un équilibre entre un développement nécessaire de notre île mais une non moins indispensable préservation de la nature et c'est un nous réunionnais de trouver cette balance.