Ziskakan au Téat Plein Air : 40 ans de carrière et un album en préparation
« Après 40 ans, je me projette toujours », Gilbert Pounia le leader charismatique de Ziskakan a encore des textes à chanter et des messages à transmettre. Preuve en est, un album en préparation qui devrait sortir au mois d’octobre. En attendant, les 12 et 13 avril , c’est un Ziskakan inédit, accompagné de l’EMA Orchestra, l’orchestre de l’Ecole des Musiques Actuelles de St Leu qui donnera une dimension philharmonique à des chansons ancrées dans la mémoire collective des Réunionnais.
40 ans de carrière, 16 albums et « le bato i flotte toujours ». Un anniversaire qu’il n’avait pas imaginer aussi grand. Gilbert s’est laissé porter dans cette aventure par Willy Ramboatinarisoa, chef d’orchestre et arrangeur de l’EMA Orchestra et Adrien Pigeat, directeur de musique de l’école de la Pointe des Châteaux. Ce dernier a pris plaisir à écrire, réécrire et comprendre les textes des chansons de Ziskakan. « J’ai découvert un son très rock avec des sonorités multiples. Je collabore depuis déjà quelques mois avec Ziskakan. Avec mes élèves nous avons travaillé sur l’album « Kaskasnikola», plein de gens ne connaissent pas cet album», explique Willy. Des morceaux revisités et des textes engagés qui revendiquent une identité et la fierté d’être ce peuple multiple venu d’Afrique, de Chine, d’Inde… Ziskakan a été créé dans un contexte social et politique très particulier. Tous ces textes écrits par des défenseurs de la culture créole avaient du sens. Des textes engagés à l'image de la chanson écrite par Axel Gauvin "Péï bato fou", l'un des plus beaux textes du répertoire de Ziskakan. « Ce n'était pas des paroles en l’air. Chaque mot pesait très lourd. I fallait batay pou gaing causé, la parole était réservée à des élites. Ziskakan était le porte-drapeau de cette voix du peuple. On dénonçait l’injustice. » Pour Gilbert Pounia il faut continuer à porter des messages mais le contexte a évolué et les gens peuvent s’exprimer, ils peuvent dire leurs vérités. Le combat militantiste passe désormais par des projets pour faire émerger des talents, notamment en collaboration avec la scène du Zinzin. « Ce sont des projets réfléchis comme mettre en place des formations de conteurs, travailler avec des jeunes… beaucoup de choses ont été accomplies mais beaucoup de choses restent encore à faire. »
Un esprit Kabaré
Ce sont plus de 30 personnes qui seront sur la scène du Téat pour ces deux concerts anniversaires. Les élèves de l’EMA mais aussi des artistes parmi lesquelles Maya Kamaty, la fille du père. « Maya rentre d’une tournée en métropole et sera sur scène avec nous. On veut un esprit kabaré, un esprit famille comme in gran l’ambians créole comme té écrit su nout band z’affiche à l’époque. » A retrouver également « Les Tambours Sacrés », Shakti Shane Ramchurn et de nombreuses personnalités qui viendront déclamer, des dalons de toujours, des poètes, des conteurs comme Patrice Treuthardt, Annie Darencourt ou encore Sully Andoche. Une projection de photos ponctuera le concert. « J’ai fait un long texte sur les zarboutan du maloya que j’ai eu la chance de rencontrer. On projettera des photos pendant qu’Annie va lire le texte. »
Un concert anniversaire et cet album inattendu qui devrait être enregistré à Pondichéry. « Je vais travailler avec Jean-Alain Roussel, un Mauricien qui a collaboré avec Bob Marley, Céline Dion, Police, Cat Stevens ou encore Joe Cocker. Il est actuellement professeur au pôle musique du Cours Florent à Paris. »
Ziskakan qui prépare un prochain album mais également un livre à paraître pour le mois d’octobre. « C’est un très bel ouvrage avec des coupures de presse de l’époque, des photos… et puis il y aura aussi des jeunes graphistes, photographes. D’ailleurs s’il y a des gens qui ont des documents, nous sommes preneurs. »
12 avril 2019
- 13 avril 2019
Ziskakan au Téat Plein Air de St Gilles 12 et 13 avril 2019
Affiche du concert des 40 ans de Ziskakan avec Gilbert Pounia entouré de ses musiciens
Je propose un évènement