texte : documentation sur quelques personnalités et arbres remarquables du jardin de l'Etat

01 janv. 2018

Deux botanistes experts

Les bustes de deux botanistes passionnés et complices sont

érigés dans le jardin. Celui de Pierre Poivre est inauguré en

1829 et celui de Joseph Hubert en 1885.

Pierre Poivre

Pierre Poivre plante sur le domaine de Montplaisir à

Pamplemousses en Isle de France, un splendide jardin

botanique.

Il y cultive sa passion pour les plantes tropicales. En visite sur

ces terres, Bory de Saint-Vincent, voyageur et naturaliste dira :

« c’est un jardin merveilleux… un verger planté des arbres les

plus rares de l’Inde et des pays chauds ».

Navigateur téméraire et passionné des contrées lointaines,

Pierre Poivre parvient à dérober aux Hollandais, des graines

de muscade, joyaux endémiques des Îles Moluques.

En 1778, il confie au gouverneur, le Chevalier de la Brillanne,

la première noix de muscade issue d’un sol français, afin de

l’offrir au roi Louis XVI.

Joseph Hubert

Natif de l’île Bourbon originaire de Saint-Benoît, cet agronome

se passionne pour la botanique. Sur les terres familiales de

Bras-Mussard à Saint-Benoît, sont acclimatés les premiers

clous de girofle envoyés par Pierre Poivre.

Sa rencontre avec Poivre dans le Jardin des Pamplemousses

sera décisive pour la prospérité agricole de Bourbon.

D’autres épices sont introduites : cannelle de Ceylan, anis

étoilé de Chine et ravensara (4 épices) de Madagascar.

Jamalac et jamerosa de Ceylan, letchi et longani de Chine,

évi de Polynésie, avocat du Brésil ainsi que mangoustan

et arbre à pain des Philippines font partie des expériences

d’acclimatation d’arbres fruitiers réussies par les deux

botanistes au Jardin de l’État.

Siège d’exp ositi o n se ts adve afnetsetsi vités

En 1834, le Palais législatif est érigé à l’extrémité sud du jardin,

dans l’axe de la rue Royale. Il est le siège du Conseil Colonial

jusqu’en 1848. Gustave Manès, maire de Saint-Denis y établit

en 1854, l’actuel Muséum d’Histoire Naturelle.

Le Jardin du Roi devenu Jardin Colonial est un lieu de

promenade prisé des citadins. Des bassins, une volière et un

pont rustique agrémentent les lieux.

Les festivités de la première exposition coloniale de l’île s’y

tiennent en 1853, à l’initiative de gouverneur Hubert Delisle.

Y sont admirées les productions agricoles, industrielles.

Le jardin accueille des manifestations artistiques. L’expansion

du jardin est ensuite concédée en 1862, pour une période de

dix ans, à une filiale de la Société d’Acclimatation de France.

Suite à des difficultés financières, celle-ci disparaît en 1871.

Le jardin traverse alors une période de déclin.

J a r d i n d e lm’Éotnatu,ment historique

À la départementalisation en 1948, il redevient Jardin de l’État.

En 1971, il est cédé par l’État au Département de La Réunion

qui en confie la gestion à la Mairie de Saint-Denis.

Celle-ci organise les premières floralies en 1973. À cette

occasion les allées sont redessinées. Au tracé rectiligne des

allées succèdent des parcours privilégiant courbes et buttes

de terre. En 1978, le jardin est classé monument historique.

Il est géré par le Conseil Général depuis le 15 décembre

1990.

Un jardin rénové

Celui-ci lance en 2004 un vaste programme de rénovation

dont la première phase, qui concerne la partie orientale

du jardin, s’achève en juin 2009. L’axe central retrouve la

perspective du jardin à la française voulue par ses créateurs,

avec une allée centrale et deux contre-allées bordées par

des alignements de camphriers. D’autres jeunes arbres sont

plantés dans la partie rénovée tandis que des équipements

nouveaux sont installés aux fins d’améliorer la qualité de

l’accueil et la convivialité du jardin

Histoire du jardin dUe lna jrairvdiiènre dS’uatiinlti-téD seunri lses berges

L’histoire du jardin commence vers 1761, dans le quartier de

la rivière Saint-Denis. D’une parcelle de terre cultivée non loin

des berges, émerge un jardin botanique appelé Jardin de

la Compagnie des Indes. On y cultive l’ananas, la banane, la

figue, le tamarin, l’orange et la pêche, ainsi que d’autres fruits

que l’on fait venir d’Europe, du Cap de Bonne Espérance, de

Batavia, de Chine et d’Inde. Les plants sont ensuite distribués

aux habitants de la colonie qui les cultivent sur leurs terres.

Six ans plus tard, en raison des crues abondantes du

cours d’eau, ce jardin à «l’air parfumé» est transféré à son

emplacement actuel.

Le Jardin du Roi

En 1767, l’île Bourbon, colonie de la Compagnie des Indes,

passe sous juridiction royale. Sous l’ordonnateur Cyr Honoré

de Crémont, ce jardin d’acclimatation, à la lisière des quartiers

anciens de la ville, devient Jardin du Roi.

Il va être magnifié au début du 19ème siècle et atteindra son

apogée grâce à deux jardiniers experts. En 1817, sous la

direction de Nicolas Bréon qui ramène des graines et des

plants d’arbres fruitiers d’Europe dans les cales des vaisseaux

Le Golo et Le Normandie, le jardin se transforme et remplit

sa fonction de station agronomique. En 1822, il rapporte

du Yémen plus de 500 kg de café en coque destinés à être

plantés et des plants de teck d’Arabie, destinés à faire de

l’ombrage aux caféiers. On lui doit aussi l’introduction du

néflier du Japon et du mambolo des Philippines. En 1825,

6 à 7 000 arbres sont distribués à la population. A partir de

1831, son successeur Jean Michel Claude Richard contribue

également à enrichir grandement les collections. A sa mort

en 1868, le jardin compte plus de 4 000 espèces végétales.

 

 

 

Quelques arbres remarquables

du Jardin de l’Etat

Rue de la source

Rue Poivre

1- L’Arbre à contreforts

possède un remarquable feuillage doré et de saillants

contreforts à la base du tronc.

2- Le Saucissonnier

produit de curieux fruits en forme de boudins qui pendent

en longues grappes. Ses fleurs malodorantes, couleur rubis,

attirent les chauve-souris qui les pollinisent.

3- Le Nattier indien

produit des baies oblongues orangées. Fleurs, fruits et

noyaux sont utilisés en Inde pour leurs nombreuses vertus

médicinales.

4- Le Grand figuier

est sans doute l’un des arbres les plus anciens du jardin.

Il fructifie de petites figues jaunes, non comestibles.

5- L’Arbre à boulets de canon

offre une inflorescence exceptionnelle : ses fleurs d’un rouge

écarlate forment des longues grappes qui prennent naissance

sur le tronc. Elles donnent de gros fruits sphériques et ligneux

d’une vingtaine de centimètres de diamètre.

6- Le Kauri du Queensland

est un conifère au port élancé qui peut atteindre 40 mètres de

haut. Il provient de la plus ancienne forêt pluviale de la terre,

la Daintree Rainforest au nord est de l’Australie.

7- Le Badamier

est un arbre au port imposant dont l’ombrage est recherché.

Il est fréquemment planté sur le littoral de La Réunion.

La coque de son fruit cache une savoureuse amande.

8- Le Niaouli

est caractérisé par une écorce composée de multiples

couches superposées qui s’exfolient. Ses feuilles, persistantes

et odorantes ont la particularité de se placer sur un plan

vertical. Il produit l’huile goménolée.

9- Le Palmier colonne

est sans aucun doute un des palmiers les plus majestueux.

A plus de 25 mètres de hauteur il forme une épaisse couronne

de feuilles. L’allée de palmiers colonne du jardin a été plantée

à la fin du 19ème siècle.

10- Le Calebassier

est un arbre utile dont les fruits aux formes généreuses

servent à l’usage domestique ou à la fabrication d’instrument

de musique. Ses feuilles et ses fruits poussent à même l’écorce

des branches.

11- Le Toto margot

est un arbre littoral dont les fruits gardent leur pouvoir de

germination, même au contact prolongé de l’eau salée.

12- Le Courbaril

doit à la forme suggestive de ses gousses très dures, renfermant

2 à 8 graines, son nom local de « grain’ bourrique ».

Ce bel arbre des forêts d’Amérique tropicale possède des

feuilles caractérisées par la position asymétrique de leur

nervure.

13- Le Bois noir rouge

est une Légumineuse dont les gousses s’ouvrent en spirale,

laissant apparaître des petites graines rouge pavot, toxiques

si on les ingère.

14- L’Oreille cafre

doit son nom à la forme de son fruit. C’est un arbre

impressionnant aux allures de pachyderme, d’où le nom

d’ « arbre-éléphant » qu’on lui donne parfois.

15- Le Caïlcédrat

est aussi appelé Acajou du Sénégal. Le fruit, très décoratif,

a une peau très épaisse et dure qui, à maturité, s’ouvre en

quartiers laissant apparaître un intérieur de couleur rouille et

des graines plates.

16- Le Pommier Jacot,

arbre des zones littorales malgaches présente de larges

feuilles en cascade. Il donne une petite pomme jaune à la

chair farineuse, comestible.

17- Le Teck

présente de très grandes feuilles, pouvant mesurer plus de 50

cm, de la pointe au pétiole. Son bois, d’excellente qualité, en

fait une essence très recherchée.

18- L’Arbre moufette

est un grand arbre de près de 40 mètres de haut, au port

élégant. Les magnifiques fleurs du Sterculier fétide diffusent

une odeur nauséabonde qui attire les mouches.

19- Le Saman

produit de petites fleurs roses embaumant l’air d’une odeur

sucrée. Les fruits de l’«arbre à confiture» sont très recherchés

par les fourmis.

20- Le Bonnet de prêtre

est un arbre des rivages littoraux. Il doit son nom à son fruit

à section carrée, doté de quatre côtés. Fibreux et très léger, il

flotte dans l’eau de mer. Sa fleur au centre de laquelle jaillit un

bouquet d’étamines, est d’une rare beauté.

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