Théâtres départementaux (TEAT) : programmation août à décembre - 2018

25 juin 2018

Du rire, de la danse, de l’insolite, du familial, de la découverte et… de l’émerveillement

 

« Merci à tous de traverser le miroir d’Alice et de vous aventurer vers ce merveilleusement humain », Pascal Montrouge est heureux de présenter la nouvelle saison des TEAT. Un programme qui veut aller partout et explorer le plus profond de notre âme qu’elle soit ancrée à la Réunion ou ouverte sur l’étrange qui vient d’ailleurs. Délégataire de la mission culturelle du département pour les teat de Champ-Fleuri et Plein Air de Saint-Gilles, Pascal Montrouge répond ainsi à l’un des axes de la politique culturelle du département et de son président Cyrille Melchior, « de permettre à des collégiens de se rendre aux téat pour éveiller leur curiosité, nourrir leur sens critique, leur offrir la possibilité de rencontrer des artistes ou des œuvres, leur permettre de questionner sur des sujets de société ou encore découvrir le patrimoine culturel local. »

Il s’agit aussi pour le Conseil départemental de permettre l’accès à la culture à tous.

La programmation d'août à décembre 2018 (pdf, nouvelle fenêtre)

 

A l’occasion de cette présentation, Pascal Montrouge, Directeur général des téat nous a accordé une interview. Rencontre :

pascal montrouge directeur des théatres

Le département vous a confié l’exploitation du TÉAT Champ Fleuri et du TÉAT Plein Air de Saint-Gilles, quelles orientations culturelles voulez-vous donner à ces deux structures et qui entrent bien sûr dans les orientations voulues par la Collectivité ?

 Le Département a défini un cahier des charges, via sa délégation de service public, avec trois objectifs majeurs : le soutien et l’accompagnement des artistes de La Réunion ; l’accès à la culture pour tous, c’est-à-dire pour un public le plus large possible ; et l’accès à la culture sur tout le territoire.

Notre action se développe donc autour de trois axes majeurs : 67 % de notre programmation en 2017 par exemple, a été assuré par des artistes de La Réunion. Nous travaillons en direction du jeune public et de la famille avec le secteur associatif, pour amener dans nos salles des gens qui n’ont pas forcément l’habitude de venir. Le meilleur exemple c’est certainement le Festival Toto Total, où nous proposons des places de spectacle à 5 euros et une série d’animations gratuites sur le parvis. Résultat : plus de 20 000 festivaliers cette année. Autre public auquel nous sommes également très attachés : les publics en situation de handicap. Nous organisons pour eux des représentations dédiées, leur permettant d’être installées sur scène, au plus près des artistes, pour le maximum de sensations. En décembre par exemple, ce sera le groupe Ousanousava qui se produira au TÉAT Champ Fleuri pour eux, avec ce dispositif scénique.

Et ce travail est essentiel, car dans un contexte socio-économique tendu, la culture doit rester un enjeu politique majeur. Parce que la culture c’est l’ouverture à l’autre, c’est le vivre-ensemble…

Vous décentralisez une certaine partie de votre programmation ?

Amener la culture au plus près des spectateurs fait partie de nos missions, c’est très important ! Pour le prochain festival Total Danse en novembre, New Gravity ira à la rencontre d’un public familial dans plus de 10 villes différentes par exemple. Et toute l’année, nous allons proposer des rendez-vous ouverts à tous, en particulier dans les Hauts de l’île. L’idée c’est de construire des projets sur-mesure, avec des équipes artistiques, des villes partenaires et des associations de proximité qu’elles soient culturelles, sociales ou d’animation, pour faire sortir les gens, les amener à profiter de moments culturels en famille. Au second semestre 2018, nous allons proposer 59 représentations en décentralisation, dans 17 communes de La Réunion.

Vous travaillez en partenariat avec d’autres salles de spectacle est–ce qu'il est important de mutualiser les moyens à l’heure où la culture n’est plus aussi bien subventionnée ?

Bien sûr, la question des moyens est essentielle et il est légitime qu’elle se pose puisque nous bénéficions de fonds publics et que ceux-ci doivent être utilisés à bon escient ! Donc mutualiser les moyens c’est bien, mais je crois que ce qui motive nos collaborations avec la Salle Lucet Langenier, le Kerveguen, le Théâtre Luc Donat, le Séchoir, ou encore le Théâtre du Grand Marché, Léspas Leconte Delisle, le Théâtre des Bambous, ou d’autres encore, c’est que nous partageons des convictions, des valeurs, et que nous souhaitons offrir la plus grande offre culturelle possible aux réunionnais, au plus près de chez eux. Donc permettre à des spectacles de jouer chez nous, à Saint-Denis ou à Saint-Gilles, puis d’aller dans l’Est, ou dans le Sud, c’est naturel…

En quoi consiste votre travail avec les jeunes notamment les collégiens et les lycéens ?

Nous accueillons chaque année près de 19 000 collégiens et lycéens pour des représentations scolaires ou pour des représentations tout public. Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg ! Nous organisons régulièrement des visites des TEAT pour leur permettre de découvrir les coulisses et les métiers du spectacle ; en partenariat avec l’Académie de La Réunion nous proposons des Parcours d’éducation artistique et culturelle tout au long de l’année scolaire, avec des temps d’échange ou des ateliers de pratique animés par des artistes. Et pour aller au-delà d’un unique atelier, nous avons conçu TÉAT au Collège : un dispositif unique qui permet à des élèves de 11 collèges réunionnais de travailler avec  nos 5 artistes associés autour de leurs créations en cours.

 

Comment définiriez-vous une bonne programmation ?

Une bonne programmation c’est une programmation qui trouve son public ! Nous avons accueilli près de 127 000 spectateurs dans nos salles en 2017. Nous programmons du théâtre, de la danse, de la musique, du cirque, nous accueillons aussi bien des compagnies de renommée internationale (Benjamin Millepied pour Total Danse en novembre) que des légendes locales (Gramoun Sello en décembre). Nous souhaitons contribuer également à faire émerger et accompagner des talents. C’est pourquoi nous avons 5 artistes associés, dont Vincent Fontano et Nicolas Givran qui présenteront tous les deux leurs nouvelles créations en octobre.

Une chose essentielle guide notre travail : l’exigence artistique. Quand nous programmons un spectacle qui s’adresse au jeune public, à la famille dans son ensemble, au contraire à un public plus averti, nos maître-mots sont la qualité et la découverte. Il faut bien connaître le public et ses attentes, mais paradoxalement, il ne faut pas juste se contenter d’y répondre ! Il faut aussi savoir surprendre, amener les spectateurs là où ils n’auraient pas imaginé aller. Parce que notre métier, c’est aussi d’offrir de l’évasion et du rêve !

    manu payet devant le public au théatre en plein air
    manu payet devant le public au théatre en plein air