La première séance plénière de la Commission Départementale des Espaces, Sites et Itinéraires (CDESI) s’est tenue ce lundi 1er décembre dans l’hémicycle du Palais de la Source. 45 représentants des mondes institutionnel, environnemental et sportif étaient réunis pour définir les orientations qui guideront l’avenir des sports de nature sur l’île.
Dès l’ouverture des travaux, le Président de la commission, représentant le Département, a rappelé la vocation de cette instance : rassembler, concerter et décider collectivement. Ces derniers mois, six réunions techniques et plus de vingt ateliers thématiques ont permis de poser les bases d’un diagnostic commun sur la randonnée, les manifestations sportives, la fréquentation des sites et la gestion des sentiers.
L’étude présentée par la Direction du tourisme et des espaces naturels du Département a ensuite permis d’évoquer la mise en place du Plan Départemental des Itinéraires de Promenade et de Randonnée. Certains sentiers pourraient être retirés en raison d’un manque de conventionnement ou de difficultés de gestion. Pour y remédier, un vaste plan de travail s’engage : finalisation des concertations en 2026, diagnostic foncier, définition de règles communes d’inscription et actualisation complète du PDIPR à l’horizon 2028.
Les membres de la commission ont également abordé le recensement des Espaces, Sites et Itinéraires. Plus de 3 000 équipements sont désormais répertoriés dans la base nationale DATE ES, dont 349 consacrés aux sports de nature. L’objectif est d’alimenter progressivement le futur Plan Départemental des Espaces, Sites et Itinéraires, qui permettra de mieux cibler les priorités d’aménagement et d’éviter les conflits d’usage.
La question des manifestations sportives a occupé une place importante dans les échanges. Le Parc national a recensé une augmentation notable des évènements en milieu naturel depuis 2008, avec une pression croissante sur des zones sensibles comme la Roche Écrite ou le Piton des Neiges. Une grille de 27 indicateurs a été testée avec les organisateurs pour mesurer les impacts environnementaux, sociaux et économiques. L’outil vise à améliorer les pratiques, objectiver les choix et, à terme, permettre une sélection des évènements les mieux impactant via un Appel à Manifestation d’Intérêt. En 2026, deux territoires pilotes seront mis en expérimentation : la Roche Écrite, pour protéger le Tuit-Tuit, et la commune des Avirons, où la pratique des sports de nature est en plein développement.
Pour renforcer la connaissance des pratiques, la CDESI a par ailleurs validé le déploiement local d’Outdoorvision, un outil national d’analyse des traces GPS. Une phase test gratuite débutera au 1er trimestre 2026, avec l’appui des clubs et associations, invités à encourager leurs adhérents à contribuer anonymement à cet effort collectif d’alimentation des données.
Les perspectives pour 2026 incluent l’accessibilité des espaces, l’organisation d’une conférence des financeurs, la coordination des messages de sensibilisation, ainsi que la mise en place d’outils de travail partagés afin de faciliter la collaboration entre acteurs. Les membres ont été encouragés à partager leurs attentes, leurs difficultés et leurs propositions pour enrichir cette dynamique.
En clôture, le représentant du Département a salué la mobilisation collective et rappelé que La Réunion, territoire exigeant et fragile, doit transformer ses contraintes en opportunités pour préserver ses paysages tout en permettant le développement des sports de nature. « Cette première séance marque le début d’une gouvernance renouvelée et ambitieuse, au service d’un développement maîtrisé et durable », souligne le Département.
