A l’occasion des 20 ans de la Loi Taubira, lancement du projet : La Réunion, terre de l’esclavage - 2021

10 mai 2021

Présentation

C’est dans le cadre du lancement du projet « La Réunion, terre d’esclavage » et sur les 20 ans de la Loi Taubira que s’est déroulé dans l’Hémicycle du Palais de la Source, lundi 10 mai, un débat animé par l’historien Gilles Gauvin en présence de la vice-Présidente départementale déléguée à l'Education, du conseiller départemental membre de la commission Education-Culture , ainsi que d’une trentaine d’élèves représentants de 6 collèges qui travaillent sur la question de l’esclavage.

« Il s’agit de donner aux collégiens les moyens de s’exprimer sur les grands rendez-vous de l’histoire, et aujourd’hui, les 20 ans de la loi Taubira est un prétexte pour les faire travailler sur la question globale de l’esclavage, pour les amener à se projeter sur, qui ils sont aujourd’hui et comment je vais m’exprimer demain ? » indique le Département. 

Depuis le début des années 2000, l’Éducation Nationale a demandé aux académies des départements d’Outre-mer, d'adapter l’enseignement de l’histoire et de la géographie à la situation régionale et à l’héritage culturel local.

Aussi, dès 2013, le Conseil départemental de La Réunion lançait l’opération « Carnets de voyages », un dispositif qui permettait à des élèves de découvrir les terres à l’origine du peuplement de l’île. Cette opération, au-delà de l’aspect éducatif, avait pour objectif de construire une mémoire collective autour de valeurs partagées et de contribuer au sentiment d’une appartenance commune : le vivre ensemble.

Le Département apporte des subventions aux collèges pour les accompagner dans la mise en place de programmes périscolaires sur des thèmes variés comme l’art, l’environnement, etc. pour qu’ils soient demain des citoyens accomplis. Il est essentiel de les écouter et de leur apporter des outils que sont les équipements culturels, le regard d’historiens, leur donner ainsi tous les moyens qui existent et mis à leur disposition pour que demain, ils soient libres et puissent s’exprimer de manière la plus respectueuse qu’il soit.

Toutes les opérations portées par la Collectivité ont pour objectif de forger les jeunes élèves à devenir des citoyens responsables et libres, conscients de leurs droits mais aussi de leurs devoirs. Elles contribuent également à développer leur sens critique et à adopter un comportement éthique. Elles préparent à l’exercice de la citoyenneté et sensibilisent à la responsabilité individuelle et collective.

 

C’est dans ce dessein que s’inscrit le projet « La Réunion, terre d’esclavage ».

Un examen des thèmes retenus dans les programmes périscolaires a donné une vision de ce que font les 60 000 collégiens et a ainsi permis d’identifier 6 collèges qui travaillaient sur la question de l’esclavage. Ils ont été invités à venir exposer leurs travaux et le Département leur a donné ce supplément de réflexion pour asseoir le travail mené. « C’est un travail à long terme avec leurs professeurs, il faut échanger avec les élèves et réfléchir à partir de leurs connaissances. Quel que soit le sujet, à partir du moment où l’on donne du sens, les élèves s’y impliquent. Et ce qui est intéressant dans ce projet, c’est que cela permet de donner du sens à ce que l’on fait en classe. C’est une traduction citoyenne de ce qu’ils apprennent dans le cadre de l’Education Nationale où bien sûr, il y a encore beaucoup de choses à faire » précise Gilles Gauvin.

La Collectivité a ainsi proposé aux enseignants de faire travailler les élèves sur ce projet « La Réunion, terre d’esclavage » qui comporte 3 grands volets :

  • le point de départ, c’est l’action de ce jour autour de la réflexion des 20 ans de la Loi Taubira,  
  • demain, un travail de recherche généalogique est mis en place pour qu’ils puissent travailler sur leur identité, « qui je suis, de qui je descends ? »  
  • et le 20 décembre, ce sera la restitution. Quelles seront les traductions en termes de valorisation et d’évaluation, qu’est-ce qu’ils auront appris avec leur arbre généalogique ?

« Aujourd’hui n’est pas une finalité. Ce n’est pas parce que la Loi a 20 ans. C’est pour prendre rendez-vous sur ce que l’on va faire demain. Aujourd’hui est le départ d’une longue histoire, le démarrage du projet « La Réunion, Terre esclavage » qui va animer les élèves et les équipes éducatives pendant les 6 mois prochains pour préparer une restitution autour du 20 décembre.  Ces enfants vont grandir. C’est une commémoration, l’objectif est de l’entretenir de manière pérenne » conclut la collectivité départementale.

 

La loi Taubira

La loi du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité dite loi Taubira, du nom de Christiane Taubira, députée de l’Assemblée nationale française, 1re circonscription de Guyane, rapporteuse de la loi à l’Assemblée, est une loi française concernant la reconnaissance, en France, comme crime contre l’humanité des traites et des esclavages pratiqués à partir du XVe siècle sur les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes.

La loi a été adoptée par le Parlement le 10 mai 2001 et promulguée le 21 mai 2001.

Le 10 mai est choisi en 2006 pour célébrer la Journée nationale des mémoires de la traite et de l’esclavage et de leurs abolitions.